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Tuktujaq

About

Ce film a pour but d’illustrer comment le caribou occupait une place primordiale dans la vie traditionnelle des Inuits du nord du Nunavik et de tout le Nunavik avant la quasi-disparition de l’espèce, survenue au moment de la Deuxième Guerre mondiale, peut-être même un peu avant. Les caribous ayant pratiquement disparu, les Inuits y avaient très difficilement accès. Il fallait aller très loin vers les arbres, là où vivaient une sorte de caribou plus grand, le caribou de forêt, et quelques-uns de ces caribous qui migraient de l’intérieur du Nunavik vers la frontière des arbres.

TUTTUJAQ (1971)

Illustration de l’importance du caribou dans la vie traditionnelle des Inuit du Nunavik septentrional.

Film 16 mm couleur, muet

20 minutes

Réalisateur : B. Saladin d’Anglure

Prise de vue : B. Saladin d’Anglure

Tourné à Puvirnituq en octobre 1971

Avec l’aide de Jimmy Innaarulik Mark, Interprète, transcripteur, traducteur, et l’assistance pour le tournage de Sylvie Pharand, étudiante à la maîtrise en anthropologie, Université Laval

Principaux participants inuit : Nelly Putuguq, Juanasialuk, Juanasi (6 ans), Maina Alasuaq, son frère Timothée, Ali le bébé et Lili la petite fille, Luisa Qilurqi, Sauniq et Saima (enfant).

Prémontage : Philippe Legrand du Service de l’Audio-Visuel de l’Université Laval, et l’équipe du tournage, sous la direction du réalisateur

Financement : CNRS, Conseil des Arts du Canada, Musée National de l’Homme du Canada et Département des affaires culturelle du Québec.

Full transcript

00:00:00

Une femme inuite marche avec son enfant et un chien. Elle porte sur son dos des paquets ficelés ensemble, et le chien transporte également des paquets.

Commentaire du réalisateur : Donc, la femme, Niali Putuguq, femme de Putuguq, frère cadet de Juanasialuk, remonte à pied, suivie de son chien bâté, le sac de bât, le nangmautik sur le dos, et il tire un mât de la tente.

00:00:32

Avec sa bandoulière de tête et de poitrine, elle transporte un sac de peaux de caribou enroulées, et elle tient à la main un seau d'eau. Le chien a un bât et un long piquet de tente fait de bois attaché à son cou.

Commentaire du réalisateur : Elle tient à la main ce fameux seau en cuir épilé étanche (Imirtaqauti), qui est fait d'un morceau d'une vieille peau de phoque qui avait servi à la couverture d'un kayak, qui permet d’aller puiser de l’eau, et elle est accompagnée de son fils qui a un petit parka avec poils extérieurs, un peu plus chaud, qui est un vêtement pour l’hiver ou les demi-saisons.

00:00:54

Ils arrivent à destination et déposent leur attirail.

Commentaire du réalisateur : Et ils remontent vers l'intérieur

00:01:30

Un homme inuit, Juanasialuk, s'approche en kayak.

Commentaire du réalisateur : pendant que l’homme en kayak soit navigue, pour remonter la rivière, navigue sur les lacs et sur la rivière quand elle le lui permet, sinon il fait des portages là où il ne peut pas naviguer et il porte donc, sur sa tête et ses épaules, le kayak.

00:01:42

À l'avant de son kayak, il transporte des peaux séchées. Un plus grand paquet de peaux est attaché à l'arrière du kayak.

Commentaire du réalisateur : L’homme c’est ici Juanasialuk, qui navigue en kayak, on voit à l’avant de celui-ci des peaux qui vont servir pour le couchage ou pour faire des vêtements, des peaux séchées, non travaillées, et à l’arrière, au moins une partie de la tente en peau de caribou épilée.

00:01:50

L'homme arrive à une plage de galets. La femme l'accueille et saisit la pointe du kayak pour stabiliser celui-ci. L’homme descend et ils tirent le kayak plus loin sur la plage.

Commentaire du réalisateur : La femme saisit le kayak par la proue et elle aide Juanasialuk à accoster pour qu’il puisse débarquer ; l’ouverture, ça s’appelle en français l’hiloire, et le paa, en inuktitut.

00:02:15

L'homme, Juanasialuk, détache quelque chose que l'on ne peut pas voir.

00:02:24

La femme porte un bel amauti sur lequel sont brodées des perles de couleur. Elle prend le sac de chasseurs en peau de phoque qui se trouve parmi les bagages.

Commentaire du réalisateur : Autre scène qui se passe à terre, on admire les perles, les parements de l’avant de l’amauti, de perles de couleurs différentes.

00:02:50

Le couple a déplié la tente en peau d'animal et l'installe à l'aide de tringles verticales et horizontales.

Commentaire du réalisateur : Ils ont avec eux toutes sortes d’équipements. On voit maintenant l’installation de la tente en peau de caribou épilée : il y a plusieurs piquets à l’avant pour tenir écarté l’avant de la tente, un piquet pour le faîte de la tente, et puis on va fixer le tout avec des pierres.

00:03:05

La femme est assise devant la tente et elle coupe de la peau de caribou à l'aide d'un ulu, et son enfant la regarde. L'homme sort de la tente avec une cigarette à la main. Il transporte son sac de chasseurs, attaché à son dos. Il s'éloigne en marchant.

Commentaire du réalisateur : L’homme a son sac de chasse en peau de phoque, dans lequel il a ses instruments de chasse, et il cherche à repérer avec sa longue-vue les caribous pour pouvoir prévoir une première chasse.

00:03:31

La femme prend une pièce de peau séchée et la place sur des roches. Le garçon la regarde faire, alors qu'elle s'apprête à travailler la peau.

Commentaire du réalisateur : Pendant ce temps-là, la femme, avec son grattoir en os de caribou, os long, qui a été découpé et affûté, enlève la fine couche de gras sous la peau qui a séché pour assouplir le cuir afin d’en faire des vêtements.

00:03:51

Gros plan sur les mains de la femme qui travaille la peau. Elle tient un long grattoir fait d'os de caribou, qu'elle utilise pour assouplir la peau.

Commentaire du réalisateur : Donc c’est un long travail que l’on commence avec ce premier grattoir

00:04:19

Autre plan, plus large, de la femme qui exécute la même tâche, mais avec un plus grand grattoir.

Commentaire du réalisateur : et puis qu’on finit avec un grattoir plus petit qui était souvent fait d’une omoplate de caribou ou d’un os autre pouvant être suffisamment large et affûté pour bien assouplir.

00:04:29

La femme prend les mesures de l'homme à l'aide de ses mains, en plaçant des peaux directement sur le dos et la poitrine de l'homme. Elle semble avoir l'intention de confectionner un vêtement pour celui-ci.

Commentaire du réalisateur : Elle prend ici les mesures sur son mari pour les transcrire sur la peau et la découper en conséquence.

00:05:04

Elle coupe la peau de caribou avec un ulu, pour faire la seconde moitié d'une pièce de vêtement. Elle a plié la pièce en deux, et elle suit le patron de l'autre moitié de la pièce. L'homme et l'enfant sont debout près d'elle et l'observent.

Commentaire du réalisateur : Et donc, à chaque fois qu’elle a découpé, surtout les parties pour la partie la plus importante, le devant ou l’arrière du manteau, elle vérifie que ce soit la bonne taille. Là avec son grand ulu, elle coupe la peau pour en faire l’ajustement. Vous voyez, elle la replie, ce qui fait que les parties droite et gauche du vêtement seront symétriques.

00:05:39

Gros plan d'un grattoir.

Commentaire du réalisateur : Le premier outil, c’est le grattoir long, qu’on a vu utiliser dans la première phase, pour enlever les restes de chair et le sang séché ; il a plus de force, parce qu’il est plus étroit. Là, l’omoplate, ou là, c’est un morceau d’andouiller de caribou pris dans une partie large de l’andouiller, vous voyez, mais le plus souvent, on prenait une omoplate de caribou, omoplate qui est aussi utilisée quand un bébé a fait pipi sur la peau, pour extraire l’urine. Donc on pousse avec ça sur le poil et ça permet d’évacuer le liquide. Le poil de caribou est un poil creux qui a un très haut degré de flottaison, donc il ne se mouille pas si facilement que ça. On en remplissait les bouées de sauvetage en Occident à cause de son pouvoir de flottaison, justement. Et donc, c’est aussi un excellent isolant pour le froid.

00:05:42

Gros plan d'un couteau féminin, un ulu.

Commentaire du réalisateur : Alors, le grand ulu, taillé dans une lame de scie égoïne, ces scies qu’ils obtenaient des Blancs (ils avaient appris la technique pour arriver à en faire ces couteaux). Le manche ici est en bois, on voyait dans les vieux ulu des manches de cornes, qui étaient appréciées, ou parfois d’ivoire.

00:05:48

Gros plan d'un autre grattoir, plus large et plus court.

Commentaire du réalisateur : Alors voilà le grattoir taillé dans un morceau d’andouiller de caribou. Et là, c’était plutôt un assouplisseur.

00:05:53

Gros plan d'un outil rond, fait de peau.

Commentaire du réalisateur : Ça, c’est la poche qui contient de la graisse de mammifère marin.

00:05:59

Gros plan d'un contenant cylindrique fait d'os d'animal. Il est long et très étroit.

Commentaire du réalisateur : Ça c’est ici un os long, creux, dont on a enlevé la moelle, et il y a une petite tirette, un fil qui y est rattaché à l’intérieur à un morceau de peau avec poils où l’on pique les aiguilles, en os ou en ivoire. Ça peut s’appeler, je crois, miqrutiqauti, c’est-à-dire une trousse à aiguilles.

00:06:05

Gros plan de l'agrafe d'ivoire de l'amauti de la femme.

Commentaire du réalisateur : Ici, c’est une sorte de bouton en ivoire qui sert à attacher la lanière sur le devant de l’amauti, une lanière qui passe sous la poche qui contient le bébé, et qui vient s’accrocher au-devant de la poitrine, donc qui passe sous les seins et qui permet de bien maintenir le bébé quand il est dans l’amauti. Et donc c’est une sorte d’agrafe, mais il n’y a qu’une petite pointe, et on y enfile une boucle qui est attachée comme ça.

00:06:11

Gros plan sur les mains de la femme, qui coupe une peau de caribou à l'aide d'un ulu.

00:06:22

La femme prend un tendon d'un sac de couture fait de peau de huard. Elle sépare les fils du tendon, en garde certains et remet le reste dans le sac. Elle mouille le fil avec sa salive et le sépare encore jusqu'à ce qu'elle obtienne un brin mince.

Commentaire du réalisateur : Alors là c’est l’opération où les tendons sont retirés de la peau de huard, souvent le grand huard, le tuulliq, et on extrait les filaments des tendons. On les décompose en fils.

00:07:01

Gros plan sur les mains de la femme qui prend un outil à l'intérieur d'un sac en peau de phoque. Elle sort un étui à aiguilles en os et une aiguille.

Commentaire du réalisateur : Alors elle sort sa petite trousse à aiguilles où, vous voyez, enfilée dans un morceau de peau, il y a une aiguille en os ou en ivoire ou en métal, à l’époque. Donc elle a humecté de salive le bout de son filament qu’elle enfile dans le chas de l’aiguille. Puis elle sort sa petite poche à graisse, elle le passe dans la graisse.

00:07:16

Gros plan sur les mains de la femme qui enfile une aiguille.

00:07:32

La femme sort un autre outil de son sac en peau de phoque. Elle utilise l'outil pour tendre les fils. Elle est assise à l'intérieur de la tente.

00:07:49

Gros plan sur la même action.

Commentaire du réalisateur : On voit bien dans les gros plans les pendentifs en étain dont on assistera à la fonte et à la fabrication.

00:07:54

La femme est assise à l'intérieur de la tente et manipule les peaux de caribou coupées. Elle commence à assembler les épaules du qullitaq.

Commentaire du réalisateur : Et là, il va s’agir de commencer à coudre, assembler, donc d’abord le devant et l’arrière du manteau de l’homme. Elle a ici un dé en métal, mais on verra, je pense, tout à l’heure des dés traditionnels en peau de phoque barbu épilée.

00:08:29

Gros plan sur les mains de la femme qui coud. Elle a un dé à coudre sur son index.

Commentaire du réalisateur : On observe donc cette technique de couture où on pousse l’aiguille toujours vers soi. Et le fil a été humecté de graisse, ce qui fait qu’il glisse bien, et ça va donner une très bonne couture.

00:08:54

Plan plus large de la femme qui coud. On voit la broderie perlée sur son amauti.

00:09:07

Gros plan fixe de deux pièces de peau, cousues ensemble, et dont on peut voir les fils de couture. Cela semble être l'ouverture de la tente.

Commentaire du réalisateur : Voilà ici le sommet de la tente, où les deux morceaux de la tente sont assemblés par une lanière et ont fait l’objet de coutures très solides pour que cela résiste à la tension de la tente et pour qu’elle reste bien en place. Et on voit que ces tentes sont complètement translucides, ce qui, l’été, donne un bon éclairage. On constate que toutes les coutures de la tente sont des doubles coutures qui doivent être étanches, complètement étanches, pour éviter, en cas de pluie, que l’eau passe à travers.

00:09:11

Gros plan fixe de l'intérieur de la tente. L’accent est mis sur la texture de la peau qui compose la toile de tente.

00:09:17

Gros plan d'une fourrure de caribou. L’accent est mis sur la texture des poils.

00:09:22

La femme travaille sur les vêtements : elle assemble les bras avec le corps, en les mâchant avec ses dents.

Commentaire du réalisateur : Revenons maintenant à la confection du manteau d’homme : une fois assemblées, les deux parties, avant et arrière, il va falloir fixer les manches. On voit toujours, avec les dents et un peu de salive, qu’elle mord l’emplacement où elle va enfoncer son aiguille, ce qui écrase un peu et humidifie un peu la peau et rendra plus facile la poussée de l’aiguille dans le cuir. On a toujours dit que les dents ou la mâchoire étaient la troisième main des Inuits, tant pour les femmes que pour les hommes. Et donc, toujours, très bien assouplir, attendrir la peau, l’humecter, la mordre un peu même pour l’écraser, et faciliter la couture.

00:09:41

Gros plan très rapproché du visage et de la bouche de la femme, traitant la peau.

00:10:01

Gros plan très rapproché du visage et de la bouche de la femme, mâchant la peau.

00:10:18

La femme coud les pièces de vêtement.

00:10:38

Plan rapproché du visage de la femme, alors qu'elle coud. Elle sourit parfois, et elle semble dire quelque chose.

00:11:29

La femme coud à l'intérieur de la tente. Nous voyons les deux côtés de l'entrée, et un seau fait de peau qui se trouve derrière elle. Le qullitaq sur lequel elle travaille avance.

Commentaire du réalisateur : Ici, on voit la femme coudre à l’intérieur de sa tente. Elle fabrique des bottes, si je ne me trompe pas, les tiges des bottes. Elle était elle-même entièrement habillée en peau de caribou.

00:11:39

La femme mâche une pièce de peau de phoque, l'assouplissant ainsi avec ses dents.

00:11:51

La femme se lève et met le reste des fils à l'intérieur de son sac de couture. Pendant cette scène, ses vêtements sont bien visibles : ses pantalons et son amauti.

Commentaire du réalisateur : Elle était elle-même entièrement habillée en peau de caribou, on voit le pantalon féminin avec les deux barres horizontales blanches.

00:12:04

La femme allume une qulliq (lampe à huile) à l'intérieur de la tente, à l'aide d'un long bâton de bois.

Commentaire du réalisateur : Et là, la qulliq posée sur des bois de caribou, avec son tisonnier.

00:12:14

Gros plan de son visage alors qu'elle parle et sourit tout en travaillant sur la qulliq.

Commentaire du réalisateur : Ici c’est la femme de Davidaluk, Maina.

00:12:25

Gros plan des outils et des balles de fusil avec lesquels elle va travailler. Elle prend les outils, on voit sa main qui entre dans le champ de vision.

Commentaire du réalisateur : Voilà les outils. La petite pièce de métal, un peu comme une petite louche emmanchée à un manche de bois, qui servira à faire fondre à la chaleur de la qulliqq l’étain, le moule en pierre où l’on fera couler l’étain liquide, qui est emmanché en bois, et un troisième morceau, mais il y a quelque chose qui est caché...

00:12:55

Elle fait fondre les balles dans un genre de louche, au-dessus de la flamme de la qulliq.

Commentaire du réalisateur: Et là, ce sont des balles, les extrémités en plomb de balles de « .22 long rifle », qui sont utilisées comme aussi l’étain.

00:13:04

Gros plan sur les outils qui sont sur le sac de peau de huard. On peut également voir la partie inférieure de son amauti, sur lequel se trouvent deux rangées de billes de plomb. Elle prend un des outils et le fait chauffer sur la petite flamme.

Commentaire du réalisateur : Et alors c’est une sorte d’aiguille emmanchée que l’on placera sur le moule, on voit une petite forme transversale près de l’ouverture ronde du moule, on y placera cette aiguille qui permettra de ménager un trou dans la perle en étain, et donc ça permettra d’attacher ce pendentif en étain après le pan du manteau.

00:13:13

Elle place un fil de métal à travers le moule.

Commentaire du réalisateur : Donc elle met l’aiguille, elle la dispose.

00:13:24

Commentaire du réalisateur : Et là, elle puise, elle met un peu de graisse... Elle graisse bien le moule pour qu’après ça se détache de la pierre. Elle y met de la graisse de la qulliq. Voilà, maintenant elle peut faire couler l’étain liquide, ou le plomb.

00:13:34

Gros plan de la femme qui verse de petites gouttes de plomb liquide dans le trou du moule. Elle commence par y mettre du plomb à l'aide d'un bâton (BSA confirmera cependant que ce n'est pas du plomb, mais bien de l'huile du qulliq qu'elle met d'abord, afin que la bille de plomb se décolle bien par la suite).

00:14:12

Elle verse le plomb liquide à l'aide de la louche.

00:14:35

Une perle a ainsi été créée (à partir du liquide). Elle retire l'aiguille de l'outil et retire la perle du moule.

Commentaire du réalisateur : L’aiguille est restée en place. Elle enlève les petits débris, elle enlève l’aiguille, et voilà, elle a sa perle d’étain, son pendentif.

00:14:48

Plan fixe des outils, des billes et des perles. Ensuite, un autre plan montre un autre moule disposant de deux ouvertures, une pour une perle et l'autre pour une perle en forme de poisson. Le plan montre également plusieurs perles fabriquées récemment.

Commentaire du réalisateur : Et donc on en voit [des pendentifs] de diverses sortes qui ont été fondus et coulés dans le moule de stéatite. On voit les deux moules, donc on peut faire deux sortes de perles en plomb.

00:15:04

La femme coud les perles nouvellement fabriquées sur la bordure d'un vêtement de peau. Elle utilise une très grande aiguille de métal.

00:15:24

Plan fixe des décorations terminées, avec des billes rondes, des billes en forme de poisson et une demi-cuiller.

Commentaire du réalisateur : Et puis, des morceaux de cuiller en étain qui étaient rajoutés sur le pan avant, pour décorer, donner du poids et qui parfois donnaient un son de petite clochette quant elles cliquetaient.

00:15:32

La femme coud une rangée de perles sur le qullitaq. Nous pouvons voir son propre amauti, le côté de la tente, son sac de couture, et le qulliq près d'elle.

Commentaire du réalisateur : Il s’agit bien ici de Maina, la femme de Davidaluk.

00:15:55

Une femme, un homme et un garçon marchent dans la poudrerie, portant leurs bagages sur un petit traîneau. Leurs vêtements sont différents, faits de peau de canard eider.

00:17:02

Ils continuent de marcher, traversant le paysage enneigé, à travers les rochers, jusqu'à ce qu'ils atteignent une tente de peau. Une autre famille inuite (un homme, une femme et deux enfants) sort de la tente et accueille les nouveaux venus. Ils se serrent la main.

Commentaire du réalisateur : Ici, nous avons des Inuits venant des îles Belcher, dont Maina. Son grand-père Aqksapa était un insulaire et avait vécu une bonne partie de sa vie aux îles Belcher. On a ici des gens qui ont des parkas en peau de canard eider, hommes et femmes. On voit que pour la femme, la capuche vient du manteau intérieur, où les plumes sont à l’intérieur. Cette capuche sort du manteau extérieur, qui forme une deuxième épaisseur, avec plumes à l’extérieur, mais sans capuche. Et ce sont les pans du manteau intérieur qui étaient faits en peau de chien aux îles Belcher, car ç’aurait été trop fragile de les avoir en peau d’oiseau. Ils tirent un petit traîneau avec un minimum de bagage, et là, ils viennent à la rencontre des côtiers sur les rivages du Nunavut.

00:17:30

Commentaire du réalisateur : On voit l’enfant avec sa combinaison d’hiver, d’une seule pièce, et souvent avec les moufles attachées et puis une sorte de petites bottes attachées aussi en une seule pièce.

00:18:09

Les deux familles se rassemblent autour du traîneau. Ils déballent les bagages ensemble et les apportent à l'intérieur de la tente.

Commentaire du réalisateur : On voit un autre enfant un peu plus vieux, qu’on avait vu tout à l’heure, avec ses vêtements de caribou. Donc c’est le manteau d’hiver masculin, avec le liseré blanc, en bas du manteau du papa et du petit garçon. Et ils accueillent leurs cousins venant des îles Belcher. Ils étaient apparentés, les gens des îles Belcher descendent de nombreuses familles provenant du nord-ouest du Nunavik.

00:18:10

Commentaire du réalisateur : Pour les îles Belcher, c’est la capuche qui fait la différence. La capuche s’arrête à la poche. Ce qu’on voit de la capuche de la femme, c’est la partie intérieure du vêtement. Donc son enfant, elle peut le mettre par la capuche, dans la poche arrière. Tout à l’heure, je disais qu’il n’y avait pas la poche arrière, mais quand on regarde là, on voit que c’est la capuche seulement qui n’est pas doublée. Alors que l’autre à droite a sa grande capuche en peau de caribou. L’homme des Belcher, lui, a une capuche à son manteau d’hiver en peau d’oiseau.

00:19:22

Les deux hommes emportent le traîneau vide et le placent à l'envers sur le dessus de pierres rondes situées près de l'entrée de la tente.

Commentaire du réalisateur : Ils détellent leur petit chargement, leurs bagages, qui étaient attachés solidement après leur petit traîneau. Et ils ont des couvertures, si je ne me trompe pas, en peau d’oiseau aussi. Ou éventuellement en peau de chien. Donc on voit les deux pans, qui n’ont pas de doublure, pour les gens des Belcher, ainsi que la capuche de la femme. Et la combinaison de l’enfant est fendue au milieu, ce qui lui permet de faire ses besoins en s’accroupissant.

Multimedia

Reference

1. Commentaire [PDF 294.89kB]

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