Le Groenland en route pour la Conférence sur le Changement Climatique de Copenhague: un nouveau chef du gouvernement pour une nouvelle ère

Le Groenland en route pour la Conférence sur le Changement Climatique de Copenhague: un nouveau chef du gouvernement pour une nouvelle ère

Le nouveau chef du gouvernement local groenlandais, Kuupik Kleist, 51 ans, a été le grand vainqueur des élections législatives du 2 juin, son parti Inuit Ataqatigiit (IA, extrême gauche) ayant remporté 44% des voix.

 

En pleine euphorie d'un électorat qui a placé d'énormes espoirs en lui, il prend les rênes d'une île qui accède à un nouveau statut d'autonomie élargie vis-à-vis du Danemark.

 

Le nouveau gouvernement ne va pas tout reprendre en bloc en un seul coup, il est réaliste et il sait qu'il n'en a pas les moyens. Mais le contrôle des ressources de son sous-sol (pétrole, gaz, or, diamants, zinc, plomb) est en tête des priorités, car ce sont celles qui vont générer de nouveaux revenus dont ils ont besoin. Ces richesses potentielles, notamment les hydrocarbures, contribueront à asseoir son indépendance économique, base un jour de son indépendance, selon le nouveau chef du gouvernement.

C'est ainsi qu'ils ont commencé par racheter les 50% d'actions restantes de l'Etat danois dans la compagnie nationale groenlandaise Nunaoil (présente dans les 13 licences de prospection et d'exploitation pétrolière accordées aux compagnies internationales), un geste plus que symbolique.

 

Selon le nouveau chef du gouvernement, le Groenland fera tout pour être partie prenante dans un nouvel accord climatique en décembre à Copenhague et négociera jusqu'au bout avec le Danemark pour ne pas en être exclu. Mais il est clair que le Groenland, qui a besoin d'une croissance économique et de développer son industrie, va nécessairement augmenter ses émissions de CO2.

Certes la région arctique est exposée au changement climatique, mais les émissions (environ 600.000 tonnes par an) sont extrêmement faibles comparées à celles des pays industrialisés, et ils n'ont pas les moyens d'acheter des quotas de CO2 pour compenser l'augmentation de leurs émissions attendue par le dévoloppement de leur industrie minière et pétrolière.

 

Le nouveau chef ajoute qu'il ne peux pas avancer de date pour son indépendance. Mais il est sûr qu'elle viendra, et, ajoute-t-il, si les Groenlandais le veulent, rien ne pourra s'y opposer car même un pays aussi immense (2,2 millions de km2) peuplé de 57.000 habitants seulement a le droit d'aspirer à son autonomie.

Pour l'instant il n'a pas cet objectif au programme du gouvernement pour les quatre années à venir. Il y a d'autres problèmes urgents de société à régler, comme la situation des plus mal lotis, les inégalités sociales criardes, l'éducation et le système hospitalier.

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22 June 2009

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